Une Vie est l’histoire vraie de Nicholas Winton, banquier britannique ayant rejoint la République Tchèque en 1938 afin d’organiser la fuite par convoi de centaines d’enfants juifs (669 en tout) vers son pays.
Le choix de la réalisation a été de mettre en parallèle – ce qui sera aussi le début du film – Nicholas Winton, retraité, mis face à des piles de documents représentants ses années de lutte, qu’il doit trier et jeter. Mais il ne peut se résoudra à se débarrasser du plus important de tous : son classeur des convois. Document qui nous amène au second temps de la narration : sa jeunesse et son combat pendant la Seconde guerre mondiale.
Les ponts effectués entre les deux périodes sont très bien faits. Même si je dois avouer qu’il y a quelques fois où l’on souhaiterait sauter plus de moments de la vie du retraité pour en savoir plus sur les événements de la vie du jeune homme. Mais cette impatience n’est que le résultat d’une histoire bien menée, qui garde nos sens en éveil tout du long.
Puis, après une longue attente des spectateurs, et des années de vie d’un homme, vient cette scène sacrée, ce moment qui se fige dans le temps et dans les mémoires. Quand Winton est invité dans une émission TV et que la présentatrice pose la question : « Qui ici doit la vie à cet homme ? » En plan rapproché, une ou deux mains se lèvent, puis un plan large révèle tout un public debout : les enfants, maintenant adultes, ayant fais parti des convois de la République Tchèque vers le Royaume-Uni.
Après la tension, puis le silence de l’humilité, vient le temps de la reconnaissance. Comment ne pas aimer un film aussi humain ? On peut lui reprocher des maladresses, des lenteurs par instants. Mais on ne pourra pas lui enlever son implication complète dans l’hommage rendu à un homme simple cachant un héros.