Showing Up, de Kelly Reichardt affiche un intéressant point de vu sur la vie d’artiste, détaché de tout fantasme de l’artiste-génie.
Loin de toute magie et de toute fantaisie, Lizzie porte le poids de son art sur ses épaules voûtées, et n’est accompagnée que de ses poupées immobiles. Elle affronte les complications de la vie de la manière la plus passive possible. Néanmoins par instant, elle retrouve une forme d’activité, de prise en charge de sa vie lorsqu’elle sculpte ses figures féminines et colorées. Si elle n’a pas de reconnaissance grâce à ses créations, elles lui offrent au moins un échappatoire.
Le grain de l’image est un choix judicieux étant donné le travail de la matière comme sujet principal du film. Cela donne un visuel granuleux correspondant à la vie imparfaite de Lizzie, et à sa vision artistique du monde.
Le film est un sujet difficilement abordable étant donné sa lenteur de ton. L’intérêt de montrer une vie d’artiste, loin des préjugés habituels, amène instantanément un traitement de l’ennui à travers toutes les perspectives abordées.