Hommage à une grande figure de la chanson française, Monsieur Aznavour de Mehdi Idir et Grand Corps Malade, nous livre une performance époustouflante.
Charles Aznavourian, fils d’immigrés arméniens, n’a qu’une envie : devenir chanteur. D’abord en duo avec Pierre Roche, puis sous l’aile d’Edith Piaf, le jeune artiste se forme comme interprète, compositeur et parolier. Mais la critique est rude. Il ne correspond pas aux standards de l’époque et doit travailler toujours plus. Il lance donc sa carrière solo, et prend tous les risques, même celui de ne pas être présent pour son foyer.
La mise en scène est très théâtrale, mais pas irréaliste. Il s’agit plutôt de choisir l’éclairage et le cadrage qui sauront nous faire sentir comme si nous n’avions jamais quitté la scène. Aznavour est dépeint comme un garçon de la rue, courant sans cesse après les cachets, mais il apparait toujours comme habité par ses textes et sa musique.
D’autre part, on ne peut qu’applaudir la performance de Tahar Rahim, qui a su capturer l’essence même de l’artiste et de l’homme. Il n’a pas seulement incarné Charles Aznavour, mais il a été durant 2h13 de film, cet artiste incroyable.
Là où certains biopics peuvent parfois manquer de profondeur en ne traitant que des secrets de la vie d’un artiste , ou en voulant jeter un regard trop critique sur sa vie, Monsieur Aznavour traite de beaucoup d’évènements et de relations, mais pourtant n’a pas ce défaut de passer trop de temps sur les détails qui ne font pas évoluer le récit. Il me semble que Grand Corps Malade et Mehdi Idir ont su trouver le juste milieu afin d’être fidèle à Mr Aznavour, tout en trouvant un juste milieu entre ses défauts et ses qualités, sa vie privée et sa vie d’artiste.
Je salue donc profondément ce biopic qui a su faire passer les années d’une vie bien remplie, comme un battement de paupière où l’on se retrouve avec les yeux émerveillés.