Mai est une fiction vietnamienne sur une femme dans la quarantaine, vivant une histoire d’amour inattendue avec un homme plus jeune et plus riche qu’elle.
Bien que ce résumé rappelle les histoires traditionnelles des drames asiatiques (notamment coréens), Tran Thanh a totalement fait revivre le sujet pour lui donner des couleurs magnifiques. Le film m’a beaucoup surpris car je ne m’attendais pas à autant de rebondissements et de perfectionnisme dans la réalisation, ainsi que dans le jeu des acteurs. Le travail effectué sur cette œuvre m’a montré le cinéma vietnamien sous un nouveau jour. Très prometteur pour le genre.
D’une part, on a cette histoire d’amour qui est loin d’occuper l’écran depuis le début, dû au refus catégorique de Mai de s’intéresser au jeune homme, Duong. Alors, on se concentre sur sa vie, son intégration. Ce drame du quotidien d’une femme tentant de mener sa vie au mieux.
Puis, pour alléger le sujet, l’humour s’entremêle doucement, tout comme l’amour, à l’humeur générale du film. Si un étranger ne peut peut-être pas comprendre la responsabilité de Mai envers son père endetté, les enfantillages des personnages et l’attachement qu’ils finissent par ressentir les uns envers les autres, tout cela au final n’a pas de frontière.
D’autre part, des dérives vers d’autres genres sont parfois insérées : comme la comédie musicale avec une très belle scène de danse entre Mai et Duong, ou l’horreur par la transformation physiques des collègues de Mai dans les vestiaires, qui deviennent soudainement par un jeu de lumière, très sombres et oppressants. Enumérés de manière si banale, ces inserts semblent inutiles voire ridicules. Et ils peuvent être en effet, légèrement déroutants au début. Mais bien que surprenants, je les trouve originaux et très bien menés.
Finalement, je ne peux faire qu’un retour positif de ce film. Mai est touchant, drôle, bouleversant. Peu importe vos origines, vous ne pourrez pas rester indifférents face à ses mésaventures qui dépassent la simple idée de culture.