Megalopolis est le dernier long-métrage en date de Coppola, et il n’a pas lésiné sur les moyens.
Le talent de Coppola n’est plus à prouver contenu de sa longue et fructueuse filmographie. Aujourd’hui, le réalisateur revient avec une proposition tout à fait étonnante. Une uchronie mélangeant fantastique et science-fiction aux allures plus que bordéliques.
Dans un New-York futuriste aux fortes couleurs romaines, César Catilina est un architecte visionnaire s’opposant à la vision archaïque du maire de la ville, Franklyn Cicero. Mais ce dernier sera le cadet de ses soucis lorsque Julia Cicero tombera amoureuse de lui, et que la famille d’Hamilton Crassus se battra pour le pouvoir du patriarche en déclin.
Mais en somme, nul besoin de s’attacher à une trame parfaite et bien agencée car il n’y en a pas vraiment. Nous pourrions tout aussi bien parler d’un côté de la dualité entre le maire, et l’architecte, avec cette histoire d’amour qui crée un lien entre les deux personnages. Puis d’un autre abordé la tragédie de la famille sulfureuse s’entretuant à la manière du Grand Empire Romain, pour une question d’héritage et de pouvoir. Tout cela en somme n’est relié que par quelques scènes communes entre les deux lignes d’intrigue mais ne joue pas dans une tension dramatique, qui manque d’ailleurs cruellement au film.
Pour ce qui est de la forme, comme dit précédemment, ce long-métrage brise l’esthétique habituelle du cinéaste. Beaucoup d’effets spéciaux ont été mis en place pour satisfaire la métaphore romaine, et coller à la vision utopique de New Rome. Mais toutes les couleurs et la surbrillance possibles n’arriveront pas à cacher le cruel manque de narration du film. Et pourtant les acteurs sont excellents et la critique de notre monde moderne est très belle, et devrait tous nous toucher. Cependant ce n’est pas le cas. Et c’en est même une déception car tout ce qui pouvait être prometteur dans cette oeuvre s’écroule ou se fige dans un amas de paillettes inutiles et lourdes.
J'ai néanmoins apprécié l'intention dramatique, dans le sens où le message de paix est bien présent. Le film est dans une continuelle implication dans le passé, avec une volonté d'amélioration du présent pour atteindre un futur parfait. Cela dans le but de prendre l'Histoire (tragique pour ce qui est de la chute de Rome) comme leçon sur notre présent. Nous devons prendre conscience que les maux de l'Humanité ne peuvent que se répéter si nous ne tentons pas de construire un avenir novateur et universel, à l'image de Mégalopolis.