Love Life de Koji Fukada est un film statique sur l’apparente neutralité d’une mère (Taeko) traversant le deuil de son jeune fils.
On ne peut reprocher au film un manque d’esthétisme dans la pose des cadres et la composition de l’image. Mais lorsque peu d’actions interagissent à l’écran, les mouvements de caméra, même légers, peuvent aider à mieux accepter la lenteur d’une histoire. Or ici, les mouvements de caméra sont peu présents et timides. Puis soudainement, des plan en caméra portée apparaissent et apportent un effet amateur qui se détache totalement du ton général du métrage. Ces plans arrivent alors comme des tentatives ratées de dynamisation des prises de vue.
Pour ce qui est de l’histoire, je ne peux que m’attacher à la thématique de la traversée de la mère se trouvant face à la mort de son enfant, et aux retrouvailles avec son ex-mari. Les actions s’enchaînent parfaitement mais quelque chose reste manquant. Un spectateur ne peut que rester dans l’attente au regard de l’inutilité de l’arrivée du père biologique, à la volonté du père adoptif de s’échapper, et à la neutralité de la mère qui accompagne son ex-mari au mariage de son premier fils, alors qu’elle ne pourra jamais expérimenter cette joie.
Néanmoins, je dois admettre que ce petit moment de libération au mariage, où Taeko danse sous la pluie après tant d’épreuves et d’émotions, est une belle pause dramatique et agit comme un soulagement pour le spectateur.
Si le film reste trop long pour une thématique si peu exploitée dans son intensité dramatique, l’esthétique reste belle, et l’histoire poétique.