10 Oct
La Mélancolie, Takuya Kato

La Mélancolie est de ces films que je nommerais « de silence », à l’image de Love Life de Koji Fukada.  


Les dialogues sont présents mais ne représentent pas le point de tension principal de l'action sur la première partie du film. C'est d'ailleurs pour cela que pendant longtemps Watako n'arrive pas à parler à son mari. L'intérêt est ailleurs : d'abord dans la liaison qu'elle entretient avec son amant, Kimura. Puis lorsqu'elle fait face au deuil de ce dernier. 


Les silences étant omniprésents, les plans serrés sont le moyen le plus exploité pour décrire visuellement les sentiments de Watako. 

Puis, soudainement la parole se libère et la femme avec elle. Sous la pression, il n'est plus question de porter les responsabilités du silence. Les ressentiments ressortent, et la tristesse surtout. La mort comme le deuil ont créé un changement, un besoin de vérité. Cela se ressent aussi par des plans qui inscrivent davantage le personnage dans son environnement.  


Elle prend enfin conscience de ce qui l'entoure. Elle n'est plus prisonnière d'un cadre serré, ni d'actions préréglées. Elle fait ses choix et se déplace comme elle le souhaite pour explorer de nouvelles possibilités. 


Finalement, nous pourrions penser que Watako n'est que le produit d'une société japonaise où les codes règnent sur la population, mais ne permettent pas un épanouissement total. C'est alors qu'en contournant ces lois, ou en les laissant de côté, nous pouvons aborder la vie différemment.


Le film a donc un très bon développement mais garde cette caractéristique très particulière des films japonais : la tendance à l'inaction. Ainsi, il est assez individuel de décider si ce tempérament narratif convient à nos attentes filmiques européennes. 



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