02 Feb
Léni Riefenstahl, la lumière et les ombres, d'Andres Veille

Leni Riefenstahl, cette figure emblématique et très controversée du IIIème Reich, est le sujet de ce nouveau documentaire d’Andres Veiel. 


Dans ses œuvres, Andres Veiel a l’habitude de poser des questions et d’exposer des faits plutôt que de délivrer une réponse toute faite. Autre point commun, notamment avec Beuys (2017), il semble parfois utiliser la figure de Leni Riefenstahl comme un questionnement sur la nature de l’art et sa fonction dans la société. 


Mais revenons d’abord aux grandes lignes de ce long-métrage. Après la mort de la réalisatrice allemande Léni Riefenstahl en 2003, un grand nombre d’archives personnelles a été découvert chez elle. Delà commence une sorte de confrontation, à la manière d’une enquête. On expose deux versions : celle que Leni Riefenstahl a défendue toute sa vie, et celle mise en avant dans les archives. 


Nous pourrions dire beaucoup de choses sur le fond du documentaire, car le sujet n’est pas simple. Surtout qu’il m’a apparu comme dépassant la simple biographie d’une artiste ou d’un tyran au féminin. Les propos qui reviennent le plus souvent sont ceux où l’artiste affirme que l’art primait avant tout. Elle croit profondément que l’art n’a pas de conviction politique. Elle dit d’ailleurs que peu importe qui lui demande de faire un film, Hitler, Churchill, ou Staline, elle ferait ce film, sans entrainer une quelconque implication politique de sa part. 


Mais d’autres images s’ajoutent : une lettre enflammée écrite à Hitler, une photo de ses fréquentes visites chez lui. Qui était-elle ? La biographie nous le montre. Disait-elle la vérité ? Certains de ses mensonges ont été dévoilé. A quoi pensait-elle ? Là est le point de bascule du film. On ne le sait pas. Et c’est bien cela qui dérange car l’artiste fascine, mais la femme répugne. 


Au-delà du simple documentaire biographique, je pense que l’approche de Veiel donne beaucoup de pistes qui restent à explorer. Et nous pourrions d’ailleurs aussi se laisser aller à envisager une ouverture sur le besoin ou non de dissocier une artiste de son art, afin de toujours ou bien jamais, juger une personne comme telle et non à travers son Oeuvre.




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