Sidonie au Japon fait partie de ces séries de films surfant sur la vague de popularité asiatique.
Etant donné la ferveur des occidentaux envers les différents types de produits venus d’Asie, on ne peut pas reprocher au cinéma de s’en inspirer, et d’une certaine manière, de vouloir en faire partie. La réalisatrice Elise Girard s’y est donc essayé en emmenant Sidonie sur l’archipel du pays du soleil levant.
D’une certaine manière, ce film rappelle fortement Hiroshima mon amour (roman écrit par Marguerite Duras, puis adapté au cinéma par Alain Resnais en 1959) : une femme fuie la douleur de sa vie en France, en partant au Japon, où elle entretient une liaison avec un Japonais marié, qui tente de se garder de la monotonie de sa propre vie.
La seule exception à cette ressemblance est l’humour. Cet humour potache des films d’auteur que l’on met entre deux scènes un peu trop poétiques et lourdes de paroles, pour alléger l’irréalisme du tout. Ici, l’humour se caractérise par la différence de culture, puis par l'apparition du fantôme du mari de Sidonie qui vient la conseiller sur ses amours.
Le grain à l’image. L'arrivée du fantôme en superposition (rappelant les premiers temps du cinéma où les effets visuels se faisaient encore par travail sur pellicule). Les inserts de scènes hors du temps. Tous ces choix de mise en scène font penser que le film sort d’une autre époque. Ce qui est un choix plutôt surprenant, car le sujet ne revendique en rien les temps du passé.
A moins que le métrage soit comme les personnages : hors de quelque chose qui ne leur appartient plus, qui ne leur correspond plus.