Retour à Séoul, Davy Chou

Retour à Séoul, de Davy Chou (2023), est une histoire basée sur la quête d’identité d’une jeune femme coréenne, adoptée étant bébé par un couple français, et qui revient des années plus tard dans son pays natal. 

Le réalisateur français a écrit ce scénario en se basant sur la réalité de l’adoption en Corée du Sud, et sur l’histoire d’une amie. Nous retrouvons donc un sujet et un traitement d’histoire typiquement français. Le drame est lourd, et se dit poétique. Le film sait satisfaire la critique européenne dans sa réflexion sur l’humain. Mais pour ce qui est du cinéma, la réalisation est loin d’être parfaite. 

Là où d’autres films coréens nous offrent de sublimes plans, et où le visuel prime souvent sur la parole, Retour à Séoul parle beaucoup. Cependant le traitement musical reste intéressant malgré qu’il ne soit pas exploité entièrement. Cette passion pour la musique qu’a Freddie, le personnage principal (joué par Ji-Min Park), pourrait être creusé davantage, et servir le but de l’histoire. Mais ici, la musique n’est qu’un défouloir où les objectifs de Freddie deviennent de plus en plus flous. 

Néanmoins, il faut saluer le courage de Davy Chou en décidant de donner à une non-professionnelle le rôle principal de son film. C’était là un risque énorme, surtout en sachant qu’elle n’a jamais vécu ce contexte d’adoption. 

D’ailleurs, malgré la déception causée par son jeu d’actrice dans certaines scènes, notamment celle de l’appel avec ses parents adoptifs. Il faut avouer qu’en apprenant qu’il ne s’agit pas d’une professionnelle, nous ne pouvons qu’admirer la performance de Ji-Min Park. 

Pour conclure le tout, il semble que Retour à Séoul soit loin d’être un film cinématographique et intriguant. Mais, nous ne pouvons pas passer sur le travail minutieux et le défi de tournage du réalisateur. Ce n’est pas un film parfait, mais en se détachant d’une forme beaucoup trop philosophique, il pourrait tendre à l’être.