Oppenheimer, Christopher Nolan

Le nouveau long-métrage de Christopher Nolan rattrape largement les erreurs de Tenet.

Sur ce film, nous revenons sur les événements ayant changé la face des conflits mondiaux : la création de la bombe atomique durant la 2nde guerre mondiale. 

Oppenheimer, incarné par l'excellent Cillian Murphy, est la figure principale de l'un des actes les plus meurtriers et destructeurs du monde moderne. Pourtant ici, il dépeint au mieux le conflit politique interne qui s'est joué durant des années aux États-Unis. Pendant plusieurs décennies, une forme de guerre était en place sur le territoire américain. Que l'ennemi soit juif, communiste, allemand ou japonais ; seuls les alliés changeaient, et de manière assez rapide. A tel point que d'un jour à l'autre, on pouvait passer de la une des journaux, porté comme un héros, à un criminel de guerre. 

L'histoire incarne parfaitement la lutte à la fois interne et externe qu’a engendré la création de la bombe atomique. Les effets de fondu au blanc, censés incarner la lumière aveuglante d'une explosion, désorientent autant le personnage que les spectateurs. Les mises en scène de la peau qui pend sur les visages et les corps de ceux qui portent en héros le père de la bombe A, est un couteau que l'on remue dans une plaie ouverte. 

Le sujet est non seulement représentatif des enjeux modernes qui se jouent encore de nos jours. Mais les procédés de réalisation, ainsi que la scénarisation et les effets sonores, nous amènent aussi à ressentir au plus profond de nous-mêmes, la gravité - si ce n'est la fatalité - des actions de cette époque. 

Je dirais finalement, qu’Oppenheimer est un film bouleversant, voire inquiétant. Rempli d'une lumière qui nous amène à reconsidérer notre Histoire future et passée.