07 Jan
Napoléon, Ridley Scott

Ridley Scott est un réalisateur à sensation. Quand on paye pour ses œuvres, on veut être secoué, surpris, bousculé. Et c'est le cas dans son dernier long-métrage : Napoléon


Bien que j’émette toujours quelques réserves lorsque les Américains tentent de traiter l'histoire française, on ne peut enlever à ce film son excellence en matière de réalisation. Beaucoup de détails ont été écartés au sujet de ce premier empereur, mais pour une vie aussi complexe et longue, cela se comprend. 


Mais pour ce qui est des anomalies temporelles évidentes, comme la présence de Napoléon à l'exécution de Marie-Antoinette, cela devient plus gênant. Le symbole est fort, l'image est prenante, mais la présence de Napoléon n'est pas nécessaire. De plus il n'a pas même été placé dans sa Corse natale qui lui était si chère. 

Il est alors plus complexe de traiter de ce film en disant qu'il est réussi. Il l'est peut-être d'un point de vu américain, mais pour les français... Il s'agit surtout d'un énorme manque de responsabilité vis-à-vis de l'Histoire. Certes il est intéressant de ne pas idéalisé ce dirigeant, mais sa figure m'a tout de même semblée être roulée dans la poussière. 

Humaniser un personnage aussi controversé que Napoléon Bonaparte est une mission délicate, et Ridley Scott l'a appris à ses dépens. L'Empereur est désacralisé. Il n'est plus un conquérant, mais plutôt un cocu mégalomane. Est-ce bien cela qui doit être dit et retenu de ce pan de l'Histoire française ? 


Finalement, je pourrais dire que tout, de la scénarisation à la scénographie, en passant par la réalisation, reste en parfait équilibre entre le trop et pas assez. C’est une belle œuvre qui saura amener de l’intérêt dans l’étude de ce grand personnage historique. Cependant, attention à ne pas trop engager votre vision française dans ce spectacle, car rappelez-vous qu'un américain ne prendra jamais soin de rester fidèle au passé d'un pays qui n'est pas le sien. 



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