Les Chroniques de Téhéran, est une suite de tableaux contemporains reflétant les problématiques populaires en Iran.
Dans cette œuvre, les personnages importent peu. Le scénario en soi ne raconte pas d’histoire tel qu’on pourrait l’entendre habituellement. Nous pourrions presque parler d’un docu-fiction pour ce qui est du genre du film.
Ouverture. Plan fixe sur un homme voulant enregistré à la préfecture le nom de son nouveau-né. Mais le prénom David lui est refusé car non-iranien. Après un long débat, le refus est catégorique et la scène se finie. Ecran noir. Prénom. Une petite fille danse dans une boutique de vêtements. Progressivement, elle est habillée et voilée avec des tons gris qu’elle n’aime pas du tout. Fin de la scène. Ecran noir. Etc…
Chaque chronique, toujours en plan fixe, et gardant le représentant de la loi, de l’autorité et de l’ordre en hors-champs, met en scène une personne opprimée ou en détresse, tentant de remettre en question les règles absurdes qu'on lui impose. Mais systématiquement, ils se heurtent tous à des refus catégoriques, qui les mènent à une détresse encore plus grande.
En dépit d'une histoire peu commune, le choix de représenter une grande diversités de profils et de situations fait bien démonstration d'une vive critique du gouvernement iranien. De même, il fait naturellement naître un sentiment d'incompréhension chez les personnages et les spectateurs, puis débouche sur un vif sentiment d'injustice.
Même si je ne peux pas dire que ce métrage se qualifierait d'artistique, car ce n'est pas son enjeu premier. Il apporte cependant un point de vue très intéressant, qui a été consciencieusement pensé et monté. Il s'agit d'un beau travail de concentration des enjeux nationaux iraniens.