La beauté du geste, de Sho Miyake, est une belle poésie cinématographique.
Bien que le sujet puisse être davantage développé et romantisé, le film donne à voir une couleur locale mélodieuse à une histoire qu’on associe avec trop de facilité à Million Dollar Baby de Clint Eastwood.
En effet, Keiko n’a pas cette rage de vivre de Maggie, et le coach n’est pas un vieillard à la recherche de renouveau. Sans compter que plus qu’une femme qui fait de la boxe, Keiko est une femme sourde. Delà tout le monde part de cette affirmation : elle n’a rien a faire dans ce monde violent. Pourtant elle se bat sur le ring.
Néanmoins, Keiko est un personnage plein de nuances. La jeune femme est titularisée mais a peur de la douleur. Elle se bat avec des gants de boxe, mais en dehors de la salle d’entrainement, elle adopte une posture plus lascive.
Elle est dans l’attente de quelque chose. Quoi ? On ne le sait pas vraiment car autour d’elle des gens s’inquiètent et prennent soin d’elle, mais l’engouement ne l’émeut pas. Le silence met les gens mal à l’aise, et ça elle l’a compris. Elle est comme cette amie de son frère : out comme cette étrangère qui apprend le japonais et la langue des signes, elle aussi, tente de se faire comprendre. Peut-être aussi qu’elle essaye de se comprendre elle-même.
Je dirais donc que ce film possède beaucoup de qualités techniques, esthétiques et scénaristiques que l’on retrouve dans beaucoup de long-métrages japonais, mais qu’il peut facilement décevoir à cause d’une campagne publicitaire trop insistante sur la comparaison avec le blockbuster américain.