Le dernier long-métrage de Kore-Eda est une œuvre remplie d’humanité, au message profond et à la beauté sans pareil.
Les teintes sombres et bleutées du film amènent une atmosphère étrange, qui laisse peser tout au long du film une menace sur les personnages. Les mouvements de caméras ne sont quant à eux pas brusques ni dérangeants. Ils se fondent dans le décor, à tel point que rien ne semble sortir du lot. A l’exception d’un plan fixe en plongée sur un enfant du haut du premier étage, lorsque la trompette sonne. Le plan laisse planer le mystère, tout comme le son qu’on entend en fond. Si ce plan existe, si ce son est là, c’est que quelque chose se passe.
Et en effet, petit à petit, tout devient plus claire.
Si au début, le changement de point de vue des événements, passant de la mère de Mugino au professeur Mr Hori, peut sembler être une simple façon de dire que chaque histoire à sa version. Le point de vu final des enfants nous amène à comprendre la profondeur du récit. Il ne s’agit pas seulement d’enfants qui semblent perdre leur innocence en faisant preuve de différentes formes de violences ou de cruauté. Mais plutôt à des enfants qui se voient enlever la simplicité de leur vie (et donc leur innocence), en étant confronté à la complexité des mots et des actions des adultes.
Si dans ce film, le sujet est traité par l’intermédiaire des enfants, il peut largement s’étendre à la vie d’un adulte. Pourquoi des choses si simples devraient-elles devenir si compliquées au point de détruire ?
Ici, Kore-eda fait encore preuve d’un grand sens de la mise en scène pour mettre en avant des moments touchants et impactants. C’est un film qui saura émouvoir ses spectateurs.